l’infiniment lent : une clé d’induction à la transe
Dans un monde saturé de vitesse, ralentir devient un acte radical. Le mouvement « infiniment lent » n’est pas qu’une esthétique : c’est un levier de transformation de la conscience, une porte vers la transe, un outil qui bouscule nos repères habituels.
Lorsque le corps ralentit à l’extrême, les automatismes se désactivent. Le mental, privé de ses repères temporels, se met en retrait. L’attention se tourne vers les micro-sensations, l’écoute intérieure s’amplifie, le temps s’étire. Ce ralentissement active le système parasympathique, induit une détente profonde et ouvre l’accès à une conscience plus fine.
Les traditions spirituelles et artistiques l’ont toujours exploré : la lenteur du Qi Gong, les danses soufies qui commencent doucement avant la transe tournoyante, le Butoh japonais où chaque geste devient surgissement, ou encore le cinéma de Tarkovski et Wong Kar-wai qui suspend le temps pour révéler l’invisible.
Dans les Méditations Électroniques®, ce principe prend une forme contemporaine et paradoxale : pratiquer l’infiniment lent sur une musique techno puissante.
Contraste sensoriel : le beat est rapide, le corps quasi immobile. Cette tension capte l’attention et induit une rupture perceptive.
Transe paradoxale : la lenteur apaise le système nerveux, la techno stimule l’archaïque. Ensemble, ils ouvrent un état suspendu, entre activation et abandon.
Introspection radicale : là où l’on attend une explosion physique, on vit une implosion intérieure. Le beat devient ancrage, le corps devient espace de méditation.
Cette lenteur extrême agit comme un rituel : elle désactive les réflexes moteurs, libère une danse intuitive, et transforme le mouvement en outil de pleine conscience. C’est une façon contemporaine de détourner les codes de la fête pour en faire un espace d’introspection, un sas vers la transe douce et la connexion à soi.
Dans nos sessions, l’infiniment lent n’est pas un frein mais une clé : il devient la pulsation cachée qui dissout l’ego moteur et ouvre la conscience.